Ralas
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Date d'inscription : 18/08/2011
 | Sujet: Brouillon du 4e épisode de l'Histoire de Bordeaux par Ralas  Lun 31 Oct - 16:23 | |
| = 1015 mots - Citation :
Roman*
Bordeaux de sa naissance à 1459
4e épisode
Bordeaux du XIIIe au XIVe siècle (1)
Ce siècle voit les conflits entre les nobles et entre les rois qui se disputent cette région riche qui fait des envieux. Les Bordelais sont très organisés mais on va voir que même au sein d'une ville les conflits existent.
En 1199, un document montre que le peuple de Bordeaux forme un corps administratif. Il n'est pas encore libre mais il est organisé. Il a un maire "mayor" des jurés ou jurats "jurati, los juratz". Le maire parle et agit avec les mêmes droits que le prévôt du roi. Les jurats sont ses collaborateurs. Ce sont des magistrats liés par serment à la Ville et à son chef. Au début, ils sont au nombre de douze.
C'est en cette même année, que les bourgeois sont assez forts pour oser envoyer une pétition à la reine Aliénor d'Aquitaine et obtenir une abolition d'impôts.
La première des libertés qui échoit aux Bordelais est d'ordre financier et commercial. On peut même l'appeler : la liberté des vins.
Aliénor décède le 31 mars 1204, à plus de 80 ans. Elle s'éteint à l'Abbaye de Fontevrault où elle s'était retirée depuis de longues années. C'est cet été là que l'armée du roi de France arrive aux portes de Bordeaux mais ne franchit pas la Garonne.
Mais deux ans plus tard, c'est Alphonse VIII de Castille, époux de l’une des filles d’Aliénor et d’Henri II qui revendique la Gascogne. Il arrive à Bordeaux avec une expédition et dévaste le faubourg Saint-Éloi qui est à cette époque hors des remparts mais il n'arrive pas à rentrer dans la ville.
Un impôt sur les vins arrivants ou partants de Bordeaux par eau sur la Gironde avait été mis en place par le roi Richard Cœur de Lion, fils d'Aliénor d'Aquitaine. Le 15 avril 1214, le roi Jean prononce : "Nous voulons que tous les vins de nos bourgeois de Bordeaux, qui proviendront des vignes de leur ville, puissent circuler librement sur la rivière".
Il déclara aussi, les marchandises des bourgeois franches de tout droit dans la cité et, ce privilège, durera sept siècle et demi…
Bordeaux sort de sa gangue des remparts de l'An 300. En 1227 de nouvelles enceintes sont construites, pour protéger les quartiers neufs (rue Neuve, La Roussette etc.). Le chiffre de la population double et on n'a jamais assisté à un changement aussi prodigieux que celui dont la ville donne le spectacle entre 1200 et 1250.
Les enceintes de la ville jusqu'en 1327
Le 12 avril 1229 le duché d'Aquitaine prend le nom de duché de Guyenne, lors du traité de Paris.
Bordeaux a un conseil municipal appelé "la jurade", ses membres sont des jurats.
La charge de maire a été introduite à Bordeaux à la fin du XIIe siècle. Il était le jurat principal, titre que l'on retrouve dans de nombreuses villes de la Gironde aux Pyrénées.
En 1244, la corporation était composée d'un maire, dont le mandat est annuel, cinquante jurats, trente conseillers et trois-cents citoyens élus par le peuple sous le nom de défenseurs. A la fin du XIIIe siècle, le nombre de jurats est réduit à vingt-quatre, et celui des défenseurs à cent.
Mais l'indépendance et la fortune sont trop rapides et offrent des dangers… Les bourgeois enivrés par l'argent et le luxe, commencent à se quereller.
Nous allons faire la connaissance de deux d'entre eux : Rostan de Soler et Guillaume-Raimond Colom.
Rostan de Soler est un homme tout puissant, un des fondateurs des libertés bordelaises. Le roi l'a employé comme négociateur, lui a acheté du vin et lui a même emprunté de l'argent. Il est le chef reconnu d'un certain nombre de familles bordelaises.
Guillaume-Raimond Colom est un fougueux adversaire de Soler.
Entre des hommes de cette trempe les querelles étaient déloyales, elles se basaient sur la convoitise de la mairie et la concurrence commerciale avec l'Angleterre ce qui envenimait encore la concurrence politique. Les partisans des deux clans étaient toujours en armes et les rues de la cité étaient souvent ensanglantées et le moindre mal qu'ils ont su se faire, c'est de s'enlever leurs femmes…
En 1248, les Soler dominent Bordeaux mais, le 28 juin 1249 une émeute éclate, entre les Colom contre les Soler. Les Colom s'emparent de la place du Marché et s'y fortifient.
Les bourgeois reculent et perdent les meilleurs d'entre eux. Les Colom sortent vainqueurs, ils se répartissent dans la ville et pillent les maisons, ne respectant même pas les églises ils forcent, donc, les bourgeois à s'enfuir. Des Soler furent emprisonnés. La ville est organisée à l'état de guerre contre les Soler et leurs complices. Ceux qui restaient des Soler se cachèrent dans la campagne.
Ces émeutes durent des années et ce n'est qu'en 1261 qu'une convention est mise en place entre le roi, les Soler et les Colom. Mais cet accord fut conclu au détriment de la liberté de la commune.
Les Colom demeurent les chefs de l'administration municipale, les Soler récupèrent leurs biens et se placent sous la protection du roi d'Angleterre. Mais c'est maintenant au roi de nommer le maire qui était jusque là élu par les concitoyens. Les impôts sont levés par la commune et perçus par le maire et, le roi a son château dans la commune.
Bordeaux passe d'une extrême liberté à une demi-sujétion. L'indépendance est limitée mais les désordres prennent fin.
Nouvelle construction d'enceintes en 1327 pour intégrer les nouveaux faubourgs de Sainte-Croix, Sainte-Eulalie et Saint-Michel.
Ensemble des fortifications en 1327
Les artisans viennent habiter les paroisses de St-Michel et St Pierre tels que forgerons, charpentiers ou fustiers qui laissent leur nom aux rue des Faures et de la Fusterie. Ce fut l'âge d'or avec le vin que les bourgeois vendaient aux Anglais. Pendant, qu'en même temps, ils se faisaient octroyer des rois-ducs des libertés communales dont la Grosse Cloche. Il faut savoir que cette Grosse Cloche servait aux magistrats de la ville à donner le signal des vendanges à la population et d'alerter en cas d'incendies.
Porte St Eloi et la Grosse cloche
(à suivre...)
Ralas
[hrp] *Roman : définition du Dictionnaire Hachette : Récit de fiction en prose
Iconographie :
* Archives Municipales de Bordeaux
* Musée des Beaux-Arts de Bordeaux
* Gravures trouvées sur Internet
Texte :
* Musée d'Aquitaine, Bordeaux
* tiré de divers ouvrages : liste très longue dont : Histoire de Bordeaux – Tome1 des origines au XVIe siècle de Camille Jullian et Histoire de Bordeaux –sous la direction de Robert Etienne, Professeur des Universités en histoire ancenne.
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