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 Les produits d'hygiène

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Ralas

Ralas


Messages : 62
Date d'inscription : 18/08/2011

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MessageSujet: Les produits d'hygiène   Les produits d'hygiène Icon_minitimeVen 19 Oct - 9:24

Mettre les gravures et faire la présentation

Citation :
Produits d'hygiène

Le teint
ils est conseillé que "pour entretenir la beauté de la face, il faut deux fois la semaine oindre la face d'huile de myrrhe (1) , ou se laver la face quand on va se coucher d'eau de fleurs de Tillot (2) ".
Et que "Ceux qui ont un beau teint n'ont besoin d'aucun remède. Mais ils le doivent seulement conserver un bon régime et se contregarder des choses externes qui y peuvent nuire, comme la chaleur d'un grand feu, la trop grande chaleur du soleil, un grand froid, la fumée, poussière, tristesses, fâcheries, pas trop jeûner, veiller, dormir ou se colérer : car par ces choses, et autres occasions, le beau teint tournera en une grande laideur."
La femme qui bouleverse le cœur des chevaliers a la peau " blanche comme lys, lait ou aubépine ".
Ce teint pâle on l'obtient par l'application de blanc sur la peau.
Aldebrandin(3) conseille de passer le soir une préparation à base de farine, puis au matin d'"estuver" le visage, puis de lui appliquer une poudre colorante blanche permettant d'obtenir l'effet désiré. On utilise de la farine, du marbre blanc et aussi de la céruse(4) à base de plomb.
Il y a aussi des recettes avec des noyaux de pêches séchés, réduits en poudre, ou du savon délayé avec de la mie de pain, qu'on applique sur le visage bien lavé.
Pour les peaux rugueuses on utilise le fard blanc de froment dont voici la recette : on met du froment à macérer dans de l'eau bien propre pendant quinze jours ("quinse jurs" dans le texte) puis, il est broyé et il est passé à travers une étamine. On applique sur le visage lavé au préalable à l'eau de rose.
En vieillissant le visage devient "mult discoloré" le farder devient indispensable.
Dans "L'ornement des dames(5) " une recette est proposée, à base de froment, de blanc d'œuf et de graisse.
Les Croisés rapportent les perles orientales, qui, broyées et mélangées à l'amidon de blé, permettent d'obtenir une poudre blanche et nacrée donnant un teint d'albâtre très prisé.


Figure I Blancheur du teint

Les taches de rousseur
Ce sont des imperfections que l'on essaie de faire disparaître avec de l'œuf de poule ramolli avec du vinaigre et ensuite le tout est mélangé avec de la farine de moutarde sauvage. Ou de la farine de moutarde sauvage mélangée avec de la poudre de gingembre et de l'encens blanc.

Les boutons
On utilise de l'alun, de l'absinthe, ainsi que le vif-argent(6)


Les rides
Roger Bacon (7) , disait : "Les rides peuvent apparaître précocement suite à une exposition à un froid très rigoureux, ou à une chaleur intense.
Pour combattre les rides, de la violette et de la mauve sont mises à bouillir dans du vin. Il faut alors placer le visage au-dessus de la vapeur qui s'en dégage".

Figure II - Roger Bacon

L'épilation
La mode est aux fronts hauts et comme la pilosité est considérée comme honteuse, liée à l'animalité (sauf chez les courtisanes), toutes les femmes s'épilent le front, la racine des cheveux, les sourcils et aussi les autres parties du corps. Elles utilisent des racloirs en ivoire, ou une pâte appelée dropax(8) , ou de la pierre ponce et aussi un mélange dangereux à base de sulfure naturel d'arsenic (orpiment)(9) et de chaux vive. Pour lequel on dit : "De chaux vive et d'orpiment, pour ôter les poils elles font un ciment"(10) .
Sur leur crâne à moitié dénudé, elles appliquent des mélanges pour empêcher la repousse comme le sang de chauve-souris, déjà utilisé sous l'Empire Romain, ou du sang de grenouilles ou encore de la cendre mélangée à du vinaigre. Heureusement les Croisés arrivèrent avec une cire à épiler. Produit non dangereux puisque c'est un le mélange de sucre, d'eau et de jus de citron que l'on fait cuire jusqu'à obtenir la consistance d'une crème épaisse.

Figure III - Femme épilée
On voit bien sur cette gravure le front haut avec les cheveux épilés et aussi l'absence de sourcils.
Tout ce qui s'appelle poils ou cheveux est indésirable. Henri de Mondeville(11) écrit "pour être agréables aux hommes, trois moyens sont employés pour se débarrasser des poils pubiens :
– les empêcher de pousser dès la puberté ;
– les enlever s'ils ont déjà poussé ;
– empêcher qu'ils ne repoussent après extraction"

L'haleine
Les femmes parfument leur haleine en mâchant des graines de fenouil, de cardamome(12) et même certaines écorces parfumées ou des fleurs de jasmin.

Les masques
Les femmes se font des masques à base d'argile, d'amidon, de lait d'ânesse, de miel. Certaines nobles se préparent des onguents à partir de sang d'animaux comme hérisson ou chauve-souris…
Agnès Sorel, maîtresse du roi Charles VII (1403-1461), surnommée "la dame de Beauté" appliquait tous les matins sur son visage un masque fait avec de la cervelle de sanglier, des vers de terre et de la bave d'escargot.

Figure IV - Agnès Sorel (ca 1420-1450)

Le regard
Pour éviter la chute et protéger les cils, on les enduit d'un mélange fait de gomme de ciste(13) et d'huile. Le mélange se fait dans un mortier avec un pilon chaud.
Et si les paupières sont gonflées et rouges, il convient de faire une préparation à appliquer le soir au coucher sur un linge ou sur la taie d'oreiller. Elle est faite d'un mélange de jus de verveine ou de fenouil et mélangé à un jaune d'œuf.
Pour décolorer les cernes sous les yeux, on fait une friction avec de l'eau chaude et un fard colorant à base de froment.

Les mains
Comme tout ce qui se voit du corps d'une femme, elles doivent être blanches. Elles font donc l'objet de soins attentifs. Pour les adoucir, on les masse avec de l'huile d'amande douce ou de miel.

Les dents
Avicenne(14) , conseille de se détartrer avec un mélange composé d'écume de mer, de sel, et de coquilles d'escargots pillées. On utilise aussi une poudre faite de coquilles d'œufs écrasées. On les blanchit aussi avec du bicarbonate de soude et pour les nettoyer on les frotte avec des bâtonnets de bois de guimauve.

Figure V – Avicenne (980-1037)
Connu sous le nom de Ibn Sīnā ou Avicenne

Il existe des instruments d’hygiène : le fourgeoir, étui avec l’escurette, petite cuillère pour se nettoyer l'intérieur des oreilles, la furgette, pour se curer les ongles et le fuquesoir, qui est le cure-dent. Ce fourgeoir était parfois composé des instruments simplement retenus entre eux par un rivet.

Figure VI - Escurette en os (cure-oreille) - XIVe siècle
Musée de Cluny, Paris

Leur forme détermine leur usage : un cuilleron ou une spatule pour le cure-oreille, une pointe droite pour le cure-dent et une faucille pour le cure-ongle.

Les cheveux
Après la blancheur du teint, la chevelure est la deuxième préoccupation en ce qui concerne les soins de beauté.
L'entretien des cheveux consiste en une "bonne lessive" à base de savon, qui se fait de préférence le samedi, jour où les femmes se lavent les cheveux après le grand ménage. On utilise aussi la marjolaine, le jasmin la violette pour les parfumer, le jus de bette qui élimine les pellicules et les feuilles de noyer ou de chêne qui leur donne de la brillance. Ils sont ensuite peignés et recoiffés, tressés ou attachés en chignon au-dessus de la coiffe.


Figure VII - Lavage des cheveux








Figure IX - Détail, tenture de l'Apocalypse (1373-1383)
Musée de la tapisserie, Angers

Les femmes ont les fronts épilés mais aussi les cheveux longs et blonds mais le roux aussi est apprécié. Le blond roux semble la couleur universellement recherchée, comme le dit par exemple Henri de Mondeville : "la couleur la plus belle, et celle qui plaît le plus aux femmes et aux hommes, est la couleur safran". Ils sont tressés et entrelacés de pierres précieuses et de perles. La femme est belle et attirante, sa beauté est charnelle et céleste. Ils sont décrits dans la littérature "comme des rayons de soleil tant ils resplendissent".



Figure X - Simonetta Vesucci

Beaucoup de femme cherchent à teindre ou à décolorer leurs cheveux et ce malgré le danger de certaines teintures.
Pour les teindre en blond, Aldebrandin, encore lui, préconise de "faire cuire en lessive" de la paille d'avoine ou des fleurs de genêt, et "vo teste laver". Filippo Degli Agazzari(15) conseille d'exposer les cheveux au soleil de nombreuses heures.
Pour les décolorer on leur fait un premier lavage au savon cuit avec du safran puis, un second avec de l'alun dissout par ébullition. On laisse sur les cheveux toute la nuit.

La couleur rousse est obtenue avec le safran et l'alcaune(16) .
Pour les teindre en noir, ont fait bouillir dans du vinaigre, de la rouille de fer, de la noix de galle(17) , du brou de noix(18) et de l'alun(19) . Et, pour garder la couleur aux cheveux châtains et cacher les cheveux blancs on utilise la noix de galle "tan de chastaine", trempée dans de l'eau de pluie puis cuite avec des feuilles de noyer.
Pour que les cheveux aient du volume et de la tenue, ils sont parfois crêpés.
Pour les épaissir, Aldebrandin conseille l'orpiment réduit en poudre et mélangé à de l'huile d'olive, tandis que "L'ornement des Dames" propose plutôt l'huile de laurier.
Pour favoriser la pousse des cheveux, la "brionnie"(20) cuite dans le vin est employée.
Dans ses "Contes moralisés", Nicole Bozon(21) parle de l'urine d'âne pour faire pousser les cheveux ou l'emploi d'une teinture de noisettes et vin pour prévenir leur chute.

Pour éliminer les pellicules, qui "funt les chevrous porrir", les préparations sont composées de feuilles ou fleurs de genêt, de semence d'ortie, ou de jus de mauve, mélangées à du vinaigre.
Le métier de coiffeur est pratiqué par les barbiers, il y a quelques perruquiers et des coiffeuses qui sont plutôt des chambrières qui habillent et coiffent les femmes. Les coiffeurs et perruquiers sont pour les têtes princières et appartiennent à la suite des domestiques des grandes maisons.

Maquillage
Bien que l’église soit contre le maquillage, les femmes apprécient le khôl et les autres fards. Elles mettent des pastilles sur les pommettes et les veines du front sont parfois accentuées en bleu.

Les Senteurs(22)


Figure XI - Alambic pour la distillation des senteurs

L'art progresse grâce aux arabes qui deviennent pour plusieurs siècles les maîtres des senteurs. C'est eux qui perfectionnèrent l'alambic(23) qui introduisirent la culture des plantes à grande échelle et qui trouvèrent des nouvelles substances odorantes comme le musc(24) . Mais il faut attendre le XIIe siècle pour que les senteurs deviennent à la mode grâce aux échanges commerciaux et au retour des Croisés qui rapportent le musc, l'ambre(25) et le santal(26) .
Les eaux aromatiques font leur apparition : rose, menthe, laurier, de fleur d'oranger et au XIVe siècle c'est au tour de senteurs composées, comme l'eau de Hongrie (fleur d'oranger, esprit de rose, extraits de menthe, citron et romarin).
Les senteurs sont utilisées sous toutes les formes, poudres, lotions... Elles sont réputées pour leur vertu purificatrice mais c'est aussi un outil de séduction.
En 1190 ce sont les gantiers qui ont le droit de vendre les senteurs, enviés par les merciers.

Il y en a pour chaque partie du corps, comme pour :
Le visage : l'eau de rose
Les cheveux : marjolaine, jasmin ou violette
Les aisselles : le myrte
Les seins : poudre de racine d'iris
Le ventre et les cuisses : l'essence de rose
Les jambes et les pieds : du thym, nard(27)
Les fesses : du lotus
Le pubis : le jasmin

La "pomme d'ambre" ou "pomme de senteur" ou "pomender". D’origine orientale, c’est une boule en or ou en argent, souvent incrustée de perles et de pierres précieuses que l'on porte en pendentif ou à la ceinture. On lui prête des vertus curatives mais aussi aphrodisiaques.
Mais remplie d'ambre, en raison de son prix, elle est réservée aux rois, aux princes et aux plus fortunés.
Les personnes de condition plus modeste se contentent de pommes de senteurs garnies d’ingrédients moins rares comme aloès, camphre, basilic, menthe séchée, les plus pauvres utilise un simple tissu imbibé de vinaigre.
Ces "pomanders" sont transmis de génération en génération et sont plus que des objets à parfumer. Certains leur prêtent des vertus magiques protégeant des forces du mal et de la maladie. Les princes et les nobles en font grand usage et les prêtres et les médecins les portent pour se préserver de la contagion.



Figure XII Pomander(28)



Figure XIII - Portrait de femme tenant dans sa main un pomander

















Bibliographie
"Histoire antique et médiévale - Hors-série N° 18, Le bain et le miroir".
Sites Internet - voir les notes de bas de pages.
Iconographie : Musées, images Internet, "Histoire antique et médiévale".




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